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Pontivy - Blog de la Gare

15 janvier 2012

Souriez, vous serez filmés!

Le soir de la réunion sur la vidéosurveillance, je me disais qu'en plus du sujet annoncé, je trouverai un intérêt inédit à cette invite municipale: connaître enfin les habitants de mon quartier: serrer les mains et engager des petites discussions avec les ombres que je devine derrière les fenêtres, me rendre compte que le quartier pouvait être habité autrement que par les usagers de la gare routière.

Je me demandais également en enfourchant mon vélo comment les élu(e)s en charge de ce fameux dossier pourraient endiguer la foule invitée et largement concernée par la mesure de protection ou de surveillance (la nuance est réelle et la municipalité y tient) et surtout comment tous ces résidents trouveraient une place dans cette salle devenue exigüe pour la circonstance.
Mon intérêt s'est trouvé rehaussé d'un demi ton lorsque j'ai trouvé les deux jeunes du collectif subversif distribuant leur tract à l'entrée de la mairie;  la journaliste locale confortait ce comité d'accueil, je me disais que les débats promettaient! Un sujet pareil!

Première désillusion: j'étais la première, à l’heure dite, à prendre ma place dans cette salle que je connais quasi dans ces moindres recoins, désarçonnée, je n'ai pas voulu y prendre place et ai fureté dans le local du courrier pour me donner une contenance, j'ai fait mine de me plonger dans mon parapheur pour donner le temps au public d'arriver; à mon retour: 3 voisins avaient pris place dont 2 qui n'y résident pas! deux autres dames non concernées par le découpage s'étaient invitées  et un vieux monsieur qui passait par là et qui s'était dit "ma foi!"...donc si je récapitule: seuls, un "vrai" voisin et moi même assistions à la réunion de l'année: bien faible pour un débat même si je devine que lui et moi n'affichions pas les mêmes convictions sur le sujet! Point de journalistes ni de militants du comité.

Le premier adjoint, très en forme, accompagné de sa collègue que l'on sent bien remontée excuse le Maire retenu, selon la formule consacrée, sur d'autres dossiers, ça commence bien, si ça ce n'est pas un sujet d' importance! là dessus, il poursuit par une partie didactique: alors, les caméras en fait ne vous protègeront  pas en temps réel - ah bon!- vos allers et venues seront stockées dans une salle verrouillée, visionnées en cas de problème et effacées s'il ne se passe rien; elles ne pourront vous reconnaître, vous ou l'un des vôtres, derrière vos rideaux (là, l'édile en question y va de sa plaisanterie grivoise...), bref : les caméras n’empêcheront aucune agression, aucune violence, à peine un petit trafic, solution idéale, par contre, quand on s’est fait dégommer son rétroviseur et qu’on veut faire payer le vandale! Ensuite, parce que c'est très sérieux, l’élu nous transmet un document ultra officiel : la charte d’utilisation des caméras: en fait un morceau d'un conseil municipal grossièrement rayé au crayon des parties qui ne sont pas sensées nous intéresser.
Ensuite il introduit la partie débat et là justement… deuxième désillusion : je pose des questions qui « ricochètent » dans la salle comme un caillou dans le canal ;  à cet instant, je saisis que ces réunions s’avèrent une pure formalité, je comprends du coup, l’extrême détente des élus, presque badins, le  document officiel biffé, l’absence du maire, la prise de note  plus que légère de nos interventions éparses sur une feuille de brouillon, je me rends à l’évidence :les pontivyens adhèrent à l’installation des caméras, leur désaffection ou leur attitude complaisante lors des réunions sur le sujet l’attestent, les élus le savent et ne se décarcassent donc pas  pour faire passer la mesure !

Démocratie participative oblige, les élus nous invitent  maintenant  à nous exprimer: qui est pour, qui est contre, attend à peine une réponse tant la cause est acquise; je prends la parole pour le principe, pas besoin d’utiliser le micro, le peu de participants entend ma voix que je renonce à rendre convaincante: je ne suis pas d’accord ! Je provoque tout de même la surprise, l’élue me dévisage, interloquée, le crayon de l’adjoint qui s’apprêtait à inscrire le résultat se relève, le voisin, me regarde dubitatif pour ne pas dire hautain, se demandant derrière son front plissé comment une résidente qui a été quasi aux premières loges lors du drame de juillet 2008 et qui habite au dessus d’un bar à la clientèle rituellement éméchée peut être encore contre la pose des caméras !  tellement sidérés par tant de légèreté, ils me demandent même de me justifier, c’est un comble !…je m’exécute, cependant, argue qu’il existe d’autres réponses à l’insécurité, que le problème du quartier se situe plutôt dans ce que l’on appelle les nuisances sonores, que cela n’a aucune incidence sur la protection en temps réel, que le drame de 2008 n’aurait pu, de ce fait être évité et que le coût reste élevé  pour un si peu de résultat. Je m’arrête là parce que moi aussi, je n’ai plus envie de me donner la peine.
Tiens, tout de même, ce dernier argument rehausse le sourcil du voisin qui se tourne vers les élus et pose la question fatidique:

« mais au fait, combien ça va nous coûter ? », là les élus avancent qu’ils ne peuvent pas du tout nous donner un montant,  ah bon ! Finalement, peu importe, la non réponse satisfait  tout le monde, je n’aurai décidément pas une ombre de débat et rejoindrai ce soir là le groupe des contre, c'est-à-dire 2 personnes, moi et un anonyme de la réunion précédente*.


Tout le monde repart aussi serein qu’à l’arrivée, les distributeurs de tracts ont plié bagages depuis longtemps, je récupère mon vélo, et songe sur le retour que le vieux monsieur du dessous m’a manqué ! J’arrive dans mon quartier, tiens il y du monde sur la place, sans doute pour le "Vannes"de 20 heures.  


*3 au total car 3 zones concernées

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19 décembre 2011

Le vieux monsieur du dessous se désole des

Le vieux monsieur du dessous se désole des dégradations survenues dans la nuit de samedi mais n'est pas pour autant d'accord avec la vidéo surveillance, j'ai au moins un allier, c'est très rassurant!

A propos de cet épineuse question, réunion publique mercredi soir!

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18 décembre 2011

La gare: terre de contrastes…

La gare!

La gare: terre de contrastes…

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Le vide succède au trop plein, le silence au tapage, la gare s’inscrit comme une contrée peu palpable voire inquiétante dans le paysage pontivyen, elle est donc laissée pour compte et attend, sans vraiment le réclamer un coup de fraîcheur, mais là aussi, son appartenance reste floue, la sncf? la Ville? la façade  continuera de se décrêpir, les jardinières resteront d’un autre âge, le lampadaire aussi, comme si le temps s’était arrêté sur cette place lui conférant un aspect oublié, suspendu, entre deux!

Peu de lieux pontivyens s’animent ou subissent tant de mouvements: le quartier de la gare  ne respire que par les départs et arrivées: allers retours des cars, des valises à roulettes, des voyageurs locaux, le jour, migrations bruyantes des groupes de jeunes vers le pub, le Tavistock, la nuit.

Rien ne s’ancre et permet une vie de quartier, il est presque incongru de se réclamer “de la gare”, et pourtant quelque chose de fort et inédit se vit dans cette mouvance: tant d’histoires émanent de ses voyageurs, dont certains s’abonnent au lieu, les lycéens quittant ou regagnant l’internat, les étudiants et leurs parents bavards, les esseulés, qui arrivent une heure avant de prendre le car, les soeurs de Kermaria qui pépient sur la place énervées de tant de chambardement, les enfants qui rejoignent leur père ou mère la veille de vacances…

et tout de suite après, le silence apaisant jusqu’à la prochaine fournée et son lot de brèves de gare.

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